Légende espagnole : une créature humanoïde identifiée des siècles plus tard

Une légende espagnole relatée il y a des siècles par un abbé n’en est désormais plus une. En effet, l’avancée de la science et l’expertise des médecins ont permis de déduire que la prétendue créature humanoïde mi amphibien et mi humain a bel et bien existé, mais, il y a un mais… Je suis Alekseychasseur immobilier pour Retraite en Espagne. Au travers de notre blog ainsi que notre groupe facebook, nous parlons de démarches administrativesimpôts, comment acheter en Espagne, mais aussi de tourisme et faits culturels. Nous disposons également d’un guide gratuit très complet concernant la Retraite en Espagne, cliquez ici pour le télécharger. Découvrons le cas élucidé d’une célèbre légende espagnole.

Une légende espagnole qui a intrigué le Clergé

Au seuil de la troisième décennie du XVIIIe siècle, l’érudit éblouissant qu’était l’abbé Feijoo narre avec passion l’histoire fascinante de l’homme-poisson (ou encore, homme amphibien) de Liérganes, un récit crédible qui a captivé de multiples témoins. Bien que Feijoo ait toujours prôné le scepticisme et le rationalisme dans ses écrits, il reconnaît que l’histoire de l’homme-poisson de Liérganes promet une dimension fantastique. Paradoxalement, cette histoire a réussi à ébranler l’esprit rationnel de cet érudit éclairé.

Il s’est penché sur la défense de sa crédibilité et a envisagé sérieusement l’existence d’êtres mi-humains, mi-amphibiens. D’après lui, ces êtres seraient parfaitement adaptés à l’univers marin. Feijoo relate avec détails que la modeste famille de Francisco de la Vega, Marie del Casar et leurs quatre enfants résidait paisiblement dans le village de Liérganes, niché à l’intérieur des terres, à proximité de Santander. Lorsque le père, Francisco, rendit l’âme, la veuve, courageuse, prit les rênes du foyer familial. Elle accomplit l’exploit de trouver un apprentissage de charpentier pour le second de ses fils, également prénommé Francisco, dans la grande ville de Bilbao. D’après les récits des habitants de Bilbao qui ont recueilli son fils, Doña María a appris que le 20 juin 1674, le jeune Francisco s’était aventuré seul dans les eaux de l’estuaire de Bilbao. Ses compagnons l’ont perdu de vue, mais ils n’ont pas été inquiets au début car ils le savaient être un nageur exceptionnel.

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Cependant, lorsqu’il ne réapparaissait pas après une journée entière, ils ont commencé à craindre qu’il se soit noyé. Il fut déclaré mort. Cinq années se sont écoulées et des pêcheurs de la baie de Cadix ont aperçu une créature étrange, à la forme humaine, surgir et disparaître à la surface de l’eau. Après plusieurs jours de tentatives infructueuses pour l’attraper, ils ont finalement réussi à le capturer en utilisant un appât et des filets. La surprise fut grande. En effet, c’était un homme jeune à la peau pâle, avec des cheveux roux clairsemés et des ongles rongés par le sel marin.

légende espagnole
Si la description de l’homme amphibien restait plausible dans le texte de Feijoo, l’imagination populaire elle, donnait une dimension encore plus fantastique !

Ce qui était saisissant dans son apparence, c’étaient les écailles recouvrant une partie de sa poitrine et l’épine dorsale saillante. Les pêcheurs escortèrent le jeune homme jusqu’au couvent de San Francisco, où il fut confié aux moines. Les religieux tentèrent de lui parler dans différentes langues jusqu’à ce qu’ils réussissent à lui faire prononcer le mot « Liérganes ». La nouvelle de cet étrange personnage et du seul mot qu’il avait énoncé se répandit rapidement parmi les habitants de Cadix, jusqu’à ce que les moines découvrent que Liérganes était une petite ville de Cantabrie. Incroyablement, le secrétaire du tribunal local de l’Inquisition à Cadix était originaire de cette même ville, ce qui lui permit d’écrire à quelqu’un qu’il connaissait à Liérganes afin de vérifier s’il y avait eu une disparition récente.

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La réponse fut étonnante : rien d’important ne s’était produit, sauf la noyade d’un jeune homme nommé Francisco à Bilbao, cinq années auparavant. Pour confirmer s’il s’agissait du même individu, le frère franciscain Juan Rosendo guida le mystérieux jeune homme aux alentours de Liérganes et, à un peu plus d’un kilomètre de là, lui ordonna de continuer seul. Sans la moindre hésitation, le jeune homme se dirigea vers la maison de María del Casar. Aussitôt, la dame en question et deux de ses enfants le reconnurent comme étant le Francisco disparu.

Le jeune homme demeura avec sa famille, mais il ne put pas communiquer avec eux. Il ne pouvait prononcer que quelques mots, tels que « pain », « tabac » et « vin », sans pouvoir les relier à leurs besoins. Francisco ne vivait jamais selon des habitudes régulières ; il pouvait passer quatre ou cinq jours sans manger, puis se jeter avec voracité sur de nombreuses choses à la fois. Francisco de la Vega n’avait jamais pris l’habitude de porter des vêtements ni des chaussures, préférant marcher nu et pieds nus. Il semblait désintéressé de tout.

Et si l’homme poisson n’était pas une légende espagnole mais simplement, une maladie non identifiée à l’époque ?

Si pendant des siècles l’histoire de l’homme amphibien est resté dans les annales, captivant tous les esprits, engrangeant des modifications corporelles supplémentaires et absolument fantastique. Le portrait populaire d’un véritable homme poisson, exagéré par l’imagination, était devenu un cas digne d’un ouvrage de cryptozoologie. Or, c’est un docteur, le docteur Marañón (1887-1960), qui a su mettre un nom sur la « mutation magique » du garçon. Le docteur a étudié attentivement le texte de Feijoo sur l’homme-poisson de Liérganes, proposant une description authentique et loin de toutes « fantaisies. »

De ce fait, il a conclu que Francisco devait souffrir de crétinisme, une maladie fréquente dans les régions montagneuses. Vous avez certainement entendu l’expression « Crétin des Alpes » ou bien vu sur d’anciennes cartes postales, des hommes et des femmes difformes. Et bien, Marañón fit le lien entre la maladie et le cas de Lierganes. Le crétinisme se caractérise par un retard de développement mental et physique, la perte de cheveux et des déformations du visage et du corps. On y retrouve les protubérances sur la poitrine et le dos. Ce qui correspond à la description qui a survécu pendant des siècles, de Francisco.

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Aussi, la peau écailleuse de l’homme-poisson de Liérganes pourrait être attribuée à l’ichtyose, une maladie génétique courante qui provoque une sécheresse extrême de la peau, lui donnant l’apparence d’écailles de poisson. On ajoute à cela, les ongles déformés sont un autre symptôme du crétinisme. En somme, le docteur Marañón a donc conclu que Francisco était un cas avancé de crétinisme, rendant impossible pour lui de nager de Bilbao à Cadix. D’après son hypothèse, il a vagabondé de part en part jusqu’à Cadix, où il s’est retrouvé comme chez lui dans la baie. Selon le fameux médecin, la disparition et la réapparition de l’homme-poisson de Liérganes, toutes deux en plein nage, sont une coïncidence, mais pas une coïncidence totale.

Il est intéressant de noter que le manque naturel d’iode dans le corps est un facteur clé du crétinisme. En effet, l’apport d’iode est un moyen efficace de combattre la maladie, surtout lorsque l’enfant n’a pas encore subi les dommages causés par cette carence. Les algues et les mollusques, grands consommateurs d’iode, en regorgent.

Qu’est-il arrivé à cette légende espagnole ?

Francisco, le légendaire homme amphibien, connu un destin que nous ignorons. On sait qu’il avait l’habitude de porter des lettres aux villes voisines, et même à Santander, où il est arrivé une fois après avoir nagé depuis Pedreña, remettant la lettre mouillée. Après neuf ans passés dans la maison de sa mère, il a disparu dans la mer et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Il se peut que la disparition de Francisco ait été un poids lourd pour sa famille et ses collègues à Bilbao. C’est pourquoi son absence a été accueillie comme un soulagement. On peut même supposer que l’on s’est délibérément débarrassé d’un jeune homme aussi peu productif à Bilbao, sans que la veuve ne pose de questions inconfortables. Néanmoins, un « hommage » posthume fut rendu à Francisco : une sculpture réalisé par l’artiste Javier Anievas Cortines, représentant le fameux homme poisson mais sous d’un homme sans aucune déformation ou fantaisie. Il est simplement assis au bord de l’eau, pensif.

Cette histoire de l’homme poisson, nous prouve quelque chose : certaines « créatures », êtres légendaires, ont bel et bien existé, mais la méconnaissance des siècles passés les a condamné ou au contraire, érigé en personnage fantastique. Dans le cas de ce pauvre Francisco, ses déformations physiques, avec en plus son mode de vie particulier, l’ont transformé en créature hybride. il ne s’agissait en fait, qu’un simple garçon qui avait subit l’évolution de la maladie, à la fois physique et mentale.
Un mystère résolu : la légende espagnole d’un individu soit disant mi-homme, mi poisson, est bien réelle.

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