Les okupas en Espagne sont une angoisse récurrente pour les personnes souhaitant acheter une propriété secondaire dans ce pays. Ces individus choisissent majoritairement des propriétés isolées ou, pour limiter leurs ennuis, des biens appartenant à des banques. Le manque de fermeté de l’État espagnol vis-à-vis des locataires mauvais payeurs et des délinquants entraîne des dérives et provoque des situations hors du commun. Par exemple, des propriétaires préfèrent mettre en vente leur bien immobilier plutôt que de le louer et de prendre le risque de se retrouver avec un mauvais payeur. En partie, les loyers sont augmentés, rendant l’accès à la propriété compliqué pour les Espagnols de classe moyenne. Un sujet sur lequel nous aurions beaucoup à dire.
Je suis Aleksey, votre chasseur immobilier. Au travers de notre blog ainsi que notre groupe facebook, nous parlons de démarches administratives, impôts, comment acheter en Espagne, mais aussi de tourisme et faits culturels. Nous disposons également d’un guide très complet concernant la Retraite en Espagne, cliquez ici pour le télécharger .Cette fois-ci, ce n’est pas une propriété quelconque qui a été victime de la délinquance… mais l’emblématique maison du poète Antonio Machado.
Source image : telecico.es
Le cas Amparo, où la détérioration silencieuse et violente d’un patrimoine, par des casseurs ou des okupas en Espagne.
Il y a des années, je l’avais vue affichée à la vente. Oui, la villa Amparo. Celle d’Antonio Machado, un poète espagnol très important, mondialement connu. Lorsque j’ai su qu’elle avait été achetée par la Generalitat, mon espoir fut le suivant : j’espérais qu’elle soit ouverte au public, comme l’est la maison natale de Federico Garcia Lorca. L’idée de pouvoir connaître cet endroit réjouissait d’autres cœurs que le mien. La perspective que la villa Amparo soit achetée par un privé (et donc, peu probablement « partagée » avec le public) s’évanouissait. Je suivais au début avec hâte l’histoire… avant de me sentir consternée d’apprendre qu’elle se trouvait dans un état d’abandon.
Dans notre carrière, nous avons eu quelques fois des propriétés comme la villa Amparo, et nous savons les risques auxquels elles sont exposées. Le vol est le premier risque. Tout se vole dans les vieilles maisons espagnoles, même les rampes d’escaliers, même les carrelages. Parfois, les voleurs ne se cachent même pas. Survient le risque d’occupation, même si ce type de maison « décourage » certains profils car elles ne sont pas « confortables« . C’est-à-dire que l’électricité doit être refaite, tout ce qui est plomberie également, pas d’équipement moderne, etc. Cela ne décourage pas d’autres individus qui viennent casser, taguer, détruire un patrimoine, sans même considérer un instant l’importance historique des lieux. Quand à la bêtise, se greffe l’ignorance. Et ça, je vous le dis avec tout mon cœur d’esthète : c’est très douloureux. Voici l’histoire de la villa Amparo.
Une autre histoire de l’Espagne
La Villa Amparo constitue l’une des résidences les plus remarquables de Valence. En effet, elle se distingue par sa façade aux teintes éclatantes de jaune et de vert, son architecture atypique, ainsi que son histoire notable. Établie à Rocafort, cette villa a servi de refuge au poète Antonio Machado entre 1936 et 1938, durant la période tumultueuse de la guerre civile espagnole. C’est ici qu’il rédigea la célèbre élégie dédiée à Federico García Lorca intitulée El crimen fue en Granada, suite à l’assassinat de son ami. Machado n’était pas isolé, sa famille, comprenant sa mère, ses frères et ses neveux, l’a rejoint dans cette demeure. Fuyant les conflits à Madrid, il a trouvé asile à Valence. Suite à la confiscation de la villa par le gouvernement républicain, il s’y est installé avec d’autres intellectuels contemporains.
Bien qu’il n’y ait résidé que deux années avant d’être contraint de se rendre à Barcelone en raison de l’avancée des forces franquistes. Cette villa est devenue un symbole littéraire et historique en Espagne. Actuellement, les visiteurs peuvent observer une statue d’Antonio Machado à l’entrée ainsi qu’une plaque commémorative relatant ces événements historiques. En 2018, la Generalitat Valenciana a acquis la propriété pour un montant de 1,4 million d’euros. Bien que laissée à l’abandon. Las Provincias a récemment rapporté que la Conselleria de Cultura envisage une restauration en 2022 afin de transformer ce lieu en « Maison des poètes ». Au cours de son séjour, Machado a eu l’honneur d’accueillir des personnalités éminentes telles qu’Octavio Paz, Rafael Alberti, Max Aub, María Zambrano et Pablo Neruda.
Un investissement d’argent considérable d’une mairie de Valencia : propriété abandonnée = attrayante pour des okupas en Espagne
L’histoire des occupants de la Villa Amparo se poursuit, suite à l’intrusion récente de plusieurs individus dans cette résidence emblématique, où le poète Antonio Machado a séjourné avant d’entreprendre un voyage menant à sa fin tragique. Le quotidien Levante-EMV a rapporté que les forces de police de Rocafort, localité abritant la villa, ont déjà ordonné aux occupants de quitter les lieux. Selon les informations fournies, un délai de trois jours leur est imparti pour évacuer avant qu’une procédure judiciaire ne soit engagée. L’entrée de quatre personnes dans cette demeure a suscité une vive inquiétude parmi les résidents locaux, en raison de son état qualifié d’« abandonné ». Cette situation revêt une importance particulière étant donné que la villa est reconnue comme d’intérêt local et figure au registre du patrimoine culturel de Valence.
En effet, la Generalitat a investi 1,4 million d’euros pour son acquisition en 2018. D’après Las Provincias, le squattage aurait débuté il y a plusieurs semaines, après qu’une femme et son compagnon aient pénétré dans l’habitation soit disant sans avoir conscience de son importance culturelle. Ils ont déclaré aux journalistes : « Nous allons partir, nous ignorions la valeur de cette maison ». Bien que les autorités leur aient accordé un délai de trois jours pour quitter les lieux, il leur est également proposé de justifier leur présence dans un délai maximal de dix jours. Une crainte demeure : les okupas en Espagne, volent, dérobent, avant de quitter les maisons qu’ils occupent illégalement. Que va t’il se passer avec la villa Amparo ?
Ils ont finalement quitté la propriété
L’état général du bâtiment est préoccupant. La Generalitat a précisé que « ce n’est que le 18 octobre 2023, soit cinq ans après l’achat, que le projet de réhabilitation a été enfin lancé. L’appel d’offres pour les travaux sera prochainement lancé et l’attribution est prévue après l’été ». Le terrain s’étend sur plus de 3 300 mètres carrés et est entouré d’un jardin laissé à l’abandon. Il est possible que l’intérieur de la maison ait été endommagé, les okupas en Espagne n’étant pas « connu » pour prendre soin des endroits où ils habitent… Si le 29 mars, les okupas ont quitté la propriété, aucune information n’a été communiquée quant aux possibles détérioration et vols.
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