Lorsqu’on envisage de faire sa vie en Espagne, on arrive souvent avec un bagage d’idées préconçues. Entre les clichés de vacances, les films et les ouï-dire, l’image que nous avons de la vie quotidienne espagnole peut être teintée de nombreux mythes. Aujourd’hui, nous vous proposons un éclairage plus nuancé, fruit de notre expérience d’accompagnement de centaines de francophones dans leur installation en Espagne.
Je suis Aleksey, votre chasseur immobilier. Au travers de notre blog ainsi que notre groupe facebook, nous parlons de démarches administratives, impôts, comment acheter en Espagne, mais aussi de tourisme et faits culturels. Nous disposons également d’un guide très complet concernant la Retraite en Espagne, cliquez ici pour le télécharger. Il s’agit d’un article avec plusieurs mythes, auxquels nous répondons, toujours, avec bienveillance (et un peu de tendresse).
Mythe n°1 : « Tous les Espagnols font la sieste »
La réalité : Si la sieste fait partie de la tradition, elle est loin d’être pratiquée par tous les Espagnols au quotidien. Dans les grandes villes comme Madrid ou Barcelone, le rythme de vie moderne laisse peu de place à cette pratique. Elle reste plus courante dans les petites villes et villages, particulièrement pendant les mois d’été où la chaleur est intense. La sieste traditionnelle n’est pas tant un signe de paresse que d’adaptation intelligente au climat méditerranéen.
En revanche, il est vrai que dans le sud de l’Espagne, on accorde une grande importance à la sieste et nous n’aimons pas être réveillés pendant que nous la faisons. Les retraités qui décident de faire leur vie en Espagne, prennent parfois cette habitude de la Sieste, qui « sent bon la Méditerranée ».
Mythe n°2 : « Les Espagnols sont toujours en retard »
La réalité : La ponctualité en Espagne varie considérablement selon le contexte. Dans le milieu professionnel, les Espagnols sont généralement ponctuels et respectueux des horaires. Pour les rendez-vous sociaux informels, il existe effectivement une plus grande flexibilité, mais cela reflète davantage une approche différente du temps social qu’un manque de respect. Cette flexibilité traduit une culture qui valorise la spontanéité des interactions humaines.
En revanche, il semblerait que le nord de l’Espagne soit plus ponctuel que le sud. Cette « remarque » touche aussi par exemple, la France, on dit que les gens du sud sont moins ponctuels. En Espagne, nous avons aussi le fameux « mañana » qui signifie « demain ». Or, lorsque vous commencerez votre vie en Espagne, vous comprendrez qu’il a aussi une tout autre dimension… En fait, « mañana » est parfois employé pour dire demain, mais aussi, après-demain, dans une semaine…
Mythe n°3 : « Les Espagnols sont bruyants et extravertis »
La réalité : Si la culture espagnole valorise l’expression verbale et la convivialité, tous les Espagnols ne correspondent pas à ce stéréotype d’exubérance. Comme partout, les personnalités varient. La région d’origine influence également beaucoup le tempérament : un Galicien du nord peut être plus réservé qu’un Andalou du sud. Ce qui est perçu comme du bruit est souvent l’expression d’une culture qui privilégie les échanges sociaux en public plutôt qu’en privé.
Le sud de l’Espagne et son climat chaud, forment deux éléments qui encouragent les espagnols à sortir. La culture du bar, de la sortie en famille et en amis, est très courante, l’on a une préférence pour se rencontrer en extérieur. D’ailleurs, c’est un trait culturel que vous devez absolument retenir, si vous souhaitez vous faire des amis espagnols en Espagne. Nous vous invitons à cliquer ici pour découvrir comment vous faire des amis espagnols.
Mythe n°4 : « En Espagne, on ne travaille pas beaucoup »
La réalité : Les statistiques contredisent clairement ce mythe. Les Espagnols travaillent en moyenne 1,686 heures par an, ce qui est comparable à la moyenne européenne. La différence principale réside dans la répartition de ces heures, avec souvent une journée de travail plus longue mais fractionnée. De nombreux Espagnols commencent tôt le matin, font une pause plus longue à midi, et terminent plus tard le soir. Cet aménagement est avant tout une adaptation au climat et non un signe de moindre engagement professionnel.
Jamais, ne dîtes à un espagnol que ses comparses ne travaillent pas beaucoup. Cela serait perçu comme une grande marque d’irrespect. En effet, même si votre objectif est de passer votre retraite dans notre beau pays, vous ne devez pas oublier d’autres réalités de la vie en Espagne. Dans celle-ci, s’inscrit une difficulté à trouver un emploi stable. Si l’Espagne est « l’El dorado » des retraités, elle n’est pas celle des travailleurs, au contraire. Certains espagnols cumulent deux ou trois emplois afin de pouvoir boucler leur fin de mois.
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Il est normal que le monde du travail ne vous intéresse pas si vous envisagez l’Espagne en tant que retraité. Vous serez économiquement privilégié, du côté pouvoir d’achat, dans votre nouvelle vie en Espagne. Cependant, je pense qu’il est important que vous soyez informé de l’actualité de votre futur pays d’accueil. Cela sera capital, si vous souhaitez créer du contact, avec des espagnols.Selon l’Institut National de Statistique espagnol (INE), le taux de chômage en Espagne se situait autour de 11,3% au troisième trimestre de 2024, ce qui reste l’un des plus élevés de l’Union européenne malgré une baisse par rapport aux années précédentes.
Le chômage des jeunes (moins de 25 ans) est particulièrement préoccupant, avec un taux avoisinant les 27% selon Eurostat en 2024. D’après les données de l’INE et de l’Enquête sur la Population Active (EPA) : Les secteurs les plus concernés sont l’éducation, la santé et les services Environ 2,8% des travailleurs espagnols cumulaient plusieurs emplois en 2024 et ce phénomène touche davantage les femmes (3,3%) que les hommes (2,3%). Quelles sont les causes du cumul d’emploi ?
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Les statistiques du Ministère du Travail espagnol indiquent que ce phénomène est principalement dû à :
- La prévalence des contrats à temps partiel non désirés (environ 55% des contrats à temps partiel sont involontaires)
- Des salaires insuffisants (le salaire minimum est de 1.134€ mensuel en 2024)
- L’instabilité contractuelle (les contrats temporaires représentent près de 22% des contrats)
Les disparités régionales sont importantes selon l’Observatoire de l’Emploi espagnol :
- L’Andalousie, les Canaries et l’Estrémadure présentent les taux de pluriemploi les plus élevés
- Les Baléares montrent une forte saisonnalité du pluriemploi liée au tourisme
- Madrid et la Catalogne ont des taux de pluriemploi plus stables, mais concernant davantage les secteurs qualifiés
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Mythe n°5 : « Tous les Espagnols aiment la corrida et le flamenco »
La réalité : Ces traditions, bien que symboliques, sont loin de faire l’unanimité. La corrida est même controversée en Espagne, avec plusieurs régions qui l’ont interdite ou restreinte. D’ailleurs, l’attrait pour la corrida est en chute libre et des corridas sans condamnation de l’animale, sont pensées. Il est important de noter que la corrida reste protégée comme « patrimoine culturel » par le gouvernement central espagnol depuis 2013, malgré la baisse de popularité et la diminution du nombre de corridas organisées chaque année.
Selon une enquête de Ipsos MORI (2016), environ 60% des Espagnols s’opposaient à la corrida, tandis que seulement 19% y étaient favorables. Une étude de la Fondation BBVA (2015) indiquait que 84% des jeunes Espagnols (18-24 ans) n’éprouvaient aucun intérêt pour la corrida. Le Centre d’Investigations Sociologiques (CIS), organisme public espagnol, a révélé dans une étude que moins de 10% des Espagnols se déclaraient aficionados (amateurs) de corrida. Donc, ce n’est pas représentatif du tout de ce cliché. Quant au flamenco, s’il est profondément ancré dans la culture andalouse, il n’est pas pratiqué ni même apprécié par tous les Espagnols. L’Espagne est un pays aux traditions régionales très diverses, du jazz basque aux sardanes catalanes. Penser que les espagnols dansent tous, aiment tous le flamenco est une idée assez erronée.
Mythe n°6 sur la vie en Espagne : « Tous les Espagnols sont obsédés par la paella »
La réalité : Certes. Oui. C’est quand même un tantinet vrai si l’on va de Valencia (d’où est originaire la paella) jusqu’au sud de l’Espagne. S’il existe une « vraie » paella, il en existe aussi d’autres que l’on retrouve sous le nom « d’arroz » ou simplement, de « paella ». Les Valenciens les plus puristes protestent souvent contre ces « déviants de la paella ». Mais les valenciens et autres espagnols, sont d’accord sur une chose : pas chorizo dans la paella. Mettre du chorizo dans la paella, est l’équivalent de casser des spaghettis pour les faire cuire devant un italien. C’est également une chose similaire à mettre des glaçons dans un beau vin rouge pour les français. Évitons un incident diplomatique et commençons au mieux, notre vie en Espagne.
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