Vous passez votre retraite en Espagne ? C’est l’occasion parfaite pour découvrir la culture espagnole et ses festivités parfois très étranges. C’est le cas de la fête du Cascamorras (du 6 au 15 septembre 2025), à découvrir dans la province de Grenade.Chaque septembre, Baza et Guadix célèbrent ensemble le Cascamorras, festivité classée d’Intérêt Touristique International qui attire des milliers de spectateurs venus assister à ce spectacle haut en couleur.
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La Découverte Providentielle
L’histoire remonte à la fin du XVe siècle, période où Juan Pedernal, maçon originaire de Guadix, œuvrait sur un chantier à Baza. Le hasard voulut qu’il découvrît fortuitement une sculpture de la Vierge, dissimulée durant trois siècles d’occupation musulmane pour échapper aux destructions. Selon la légende, la statue se serait écriée : « Baza, Guadix : ayez pitié de moi ! », paroles qui lui valurent d’être vénérée sous le nom de Vierge de la Piedad (Pitié). Cette sculpture, qui porte encore aujourd’hui la marque d’un coup de pioche sur la joue, témoigne des circonstances mouvementées de sa découverte.
Cependant, cette trouvaille inattendue déclencha immédiatement un différend entre les deux localités. Les habitants de Baza revendiquaient la propriété de la statue, découverte sur leur territoire, tandis que ceux de Guadix la réclamaient au nom de leur concitoyen qui l’avait mise au jour. La justice de l’époque rendit un verdict diplomatique : la Vierge demeurerait à Baza, mais Guadix pourrait la vénérer une journée par an. Une solution apparemment équitable qui, dans les faits, ne fit qu’envenimer les relations entre les deux cités.
L’Émissaire Malchanceux ou Le Premier Cascamorras
Lorsque Guadix dépêcha son premier émissaire pour récupérer la statue – Juan Pedernal lui-même -, les Bastetanos l’accueillirent avec une hostilité manifeste, l’empêchant d’accomplir sa mission. Comble de l’infortune, à son retour bredouille, ses propres concitoyens lui réservèrent un accueil tout aussi peu amène ! Cette double humiliation donna naissance à une tradition pour le moins originale : le représentant de Guadix ne pourrait emporter la Vierge que s’il parvenait à atteindre l’église de la Merced, où elle est conservée, sans être sali par les habitants de Baza. Mission évidemment impossible, puisque ces derniers s’emploieraient à l’asperger de peinture noire et d’huile brûlée tout au long de son parcours.
Cette coutume singulière tomba en désuétude avant d’être ressuscitée à la fin du XIXe siècle par la Confrérie de la Vierge de la Piedad et la Peña del Cascamorras de Guadix. Ces associations transformèrent ce qui était jadis une véritable confrontation en festivité culturelle et populaire. De nos jours, chaque 6 septembre à 18 heures précises, l’émissaire de Guadix fait son entrée à Baza, poursuivi par une foule enjouée armée de pinceaux et de peinture noire écologique – progrès de la conscience environnementale oblige ! Le personnage du Cascamorras, vêtu de son costume traditionnel aux couleurs vives (jaune, vert et rouge), parcourt environ trois kilomètres en effectuant plusieurs haltes pour brandir fièrement son étendard. Son accoutrement finit inévitablement barbouillé de noir, au grand plaisir des spectateurs.
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Trois jours plus tard, le Cascamorras regagne Guadix, où l’attend un nouveau « baptême » coloré, cette fois à base d’ocre rouge typique de la région. Une réception qui, pour être moins hostile que par le passé, n’en demeure pas moins… salissante ! Cette transformation d’un conflit médiéval en réjouissance partagée illustre parfaitement l’art espagnol de sublimer les tensions historiques. Ce qui opposait jadis violemment deux communautés est devenu prétexte à une fête commune, rassemblant chaque année des milliers de participants dans une ambiance bon enfant. Pour nos lecteurs qui ont traversé les mutations sociales du XXe siècle, cette évolution n’est pas sans rappeler d’autres réconciliations historiques où l’humour et la tradition ont su apaiser d’anciennes blessures.
Un Patrimoine Vivant pour une retraite en Espagne vibrante
Le Cascamorras témoigne de la vitalité des traditions populaires espagnoles et de leur capacité d’adaptation. Cette fête, qui pourrait sembler anachronique à certains égards, continue d’attirer un public nombreux et intergénérationnel, preuve que l’authenticité culturelle conserve tout son attrait à l’ère du divertissement de masse.Cette célébration originale nous rappelle que les plus belles traditions naissent parfois des circonstances les plus improbables. Une simple découverte archéologique, une dispute de voisinage et quelques siècles de maturation ont donné naissance à l’une des fêtes les plus pittoresques d’Andalousie.
Comme le prouve le Cascamorras, il suffit parfois d’un peu d’imagination et de beaucoup de bonne humeur pour transformer les rivalités d’hier en patrimoine de demain. Une leçon de sagesse populaire qui, en ces temps parfois moroses, mérite d’être méditée !