Un peu de légèreté, d’humour, pour vous qui avez décidé de visiter Murcia. Voici les noms des villes les plus étranges et pourquoi ce baptème tant… Surprenant. Je suis Aleksey, chasseur immobilier pour Retraite en Espagne. Au travers de notre blog, nous parlons de démarches administratives, impôts, comment acheter en Espagne, mais aussi de tourisme et faits culturels.
Lorsque nous partons à la recherche de propriétés pour nos clients, nous passons parfois par des quartiers, des villages, qui portent un bien drôle de nom. J’ai donc choisi de vous faire une petite compile. Il s’agit d’un article rédigé avec humour et tendresse : je suis à moitié murciana, j’aime beaucoup plaisanter, sourire ne fait de mal à personne, au contraire ! Le rire est le propre de l’homme, surtout, ne nous privons pas !
Les décombres
Escombreras est un quartier de Cartagena. Vous vous en rendrez vite compte, les murcianos sont très poétiques et pleins d’imagination lorsqu’il s’agit de donner des noms aux villes, quartiers (et au passage, encourager le tourisme). Mais les escombreras, sont aussi des poissons. Ce toponyme vient de « Scombrer » ou « Scombrus », le poisson utilisé par les Romains dans ces terres pour préparer la sauce garum, fondamentale dans leur gastronomie romaine et qui était exportée dans des amphores à travers la Méditerranée.
Visiter Murcia et la chère vache de la croix
Bienvenue à Caravaca de la Cruz, l’un des plus beaux villages de la région de Murcia. Riche en Histoire et en patrimoine, la ville est aussi un haut lieux de la Chrétienté. Elle est en effet considérée comme ville sainte. Mais si on décortique le nom, on lit Cara Vaca de la Cruz, soit la chère vache de la croix. Tout d’un coup, ça sonne étrange. Alors, on veut bien que l’agriculture représente plus de 20% de l’économie de Murcia, que la région est le verger de l’Europe, mais quand même ! L’explication vient d’une légende.On raconte qu’un roi maure voulait qu’un prêtre chrétien célèbre une messe afin de découvrir comment le rituel était exécuté.
Comme il n’avait pas de croix, la légende dit que les anges en ont fait descendre une du ciel. Après avoir vu cela, le roi maure a voulu se convertir au christianisme et, pour fêter cela, il a sacrifié une vache. Lorsqu’il l’a annoncé sa conversation à sa femme, sa réaction ne fut pas positive. En effet, elle était opposée au changement de religion, et elle aurait sortit quelque chose comme « quelle tête la vache à faîte« . L’autre version serait qu’à l’époque romaine, la ville s’appellait Caravantis. Caravaca de la Cruz est absolument à découvrir si vous souhaitez vous installer et visiter Muricia.
La tour Pacheco
Ou plutôt, la tour du seigneur Pacheco. En fait, le nom de la ville de Torre Pacheco, est tout simple. Autrefois, au Moyen Âge, de riches propriétaires venaient voir leurs terres dans la région. En 1478, l’un d’entre eux, Monsieur Pacheco, s’est octroyé le droit de baptiser la ville de son nom. S’il y a devant « Tour » (Torre) c’est parce qu’autrefois, les tours étaient un moyen de se protéger des menaces des Berbères. C’était également un excellent moyen de communication, en quelque sorte, le Whatsapp de Doña Cunégonde.
Les Enfers
Si quelqu’un vous dit « vete a los infiernos » il y aura deux possibilités. Soit, vous serez expédié aux Enfers (le fameux « aller se faire voir« ), soit, vous serez tout simplement envoyé à Los infiernos. Situé entre El Purgatorio (le Purgatoire) et El Limbo (ce n’est pas une blague), Los infiernos est un quartier de Torre Pacheco. Pas de panique, l’endroit n’est pas truffé d’entités démoniaques, et le nom de ce quartier vient simplement d’une légende. On narre qu’autrefois, un marchand passait par ces terres, et qu’il fut reçu par des enfants qui brisèrent sa marchandise. Lorsqu’il revint de son périple, particulièrement énervé, et que les villageois lui demandèrent d’où il venait, il répondit « de l’Enfer ».
Les Murcianos ont le sens du drama, mais sont également pleins d’humour et furent amusés de la mésaventure. Ils baptisèrent le quartier des garnements « Los Infiernos ». Et puis comme ce n’était pas encore assez drôle, ils se sont arrangé pour qu’il y ai le quartier des Limbes (El Limbo) et le Purgatoire. Rien que ça, ils ne font pas les choses à moitié.
Les bains de la cochonne, vraiment ?
Nous prenons la direction de la Isla Plana, charmante enclave de la région de Murcia, située entre Puerto de Mazarron et Cartagena. C’est à cet endroit que vous rencontrerez les vestiges de thermes romaines et arabes, appelé « Los baños de la Marrana » qui subtilement traduit, signifie… Les bains de la cochonne. Mais attention, voici quelques explications. Tout d’abord, une marrana, est la femelle du porc. Or, le mot à connu deux évolutions dont nous allons parler ensuite. Comme les noms viennent souvent d’histoires, de légendes, les baños de la marrana ne dérogent pas à la règle. On raconte qu’autrefois, une truie qui avait des problèmes cutanés et mobiles, venait souvent se baigner à l’endroit ou furent édifier les thermes.
Les habitants remarquèrent que la truie venait régulièrement, et que ses bains l’avait guérie de ses problèmes. Et voila comment est né le nom. À présent, le mot « marrana » est un terme péjoratif (à ne surtout pas utiliser) vis à vis d’une femme. Mais le mot « marrana » désigne aussi une femme juive. En effet, après le traité de 1492, les juifs furent chassés d’Espagne ou forcés aux conversions. On parle désormais, de « marranes » lorsqu’on parle des juifs espagnols. L’étymologie est certes à connotation insultante et antisémite, mais le mot « marranes » est souvent employé par les juifs eux même pour désigner les descendants des convertit et des expulsés. Si vous avez choisi de visiter Murcia, la Isla Plana est vraiment un coin charmant, et en plus, vous connaîtrez l’histoire de los baños de la marrana.
Le port de la méchante femme
Le puerto de ma mala mujer, est situé à Cieza, la ville des pêches et des floraisons. Ce nom particulier est lié à l’histoire d’une femme qui se consacrait au vol et au meurtre des voyageurs qui passaient par là, les dupant par ses charmes. D’ailleurs, une auberge fut plus tard construite à cet endroit et baptisée du nom de cette femme.
Portman, mais sans Nathalie
Oui, les murcianos sont charmeurs, et ils sont capables de baptiser des villes du nom de leur femme, leurs maitresses (il va falloir patienter au prochain article, pensez à vous abonner à la newsletter pour être informé des nouveaux articles). Or, Portman s’appelle ainsi non pas en hommage à l’actrice (très talentueuse et belle au passage) Nathalie Portman. En fait, on parle plutôt du « grand port » de La Unión. Ce nom trouve son origine à l’époque des Romains, qui appelaient cet endroit Portus Magnus, soit le « grand port ». Si la ville portait un tel nom, c’était parce qu’il s’agissait d’un endroit important. En effet, cette importance était due à la situation geographique et stratégique de Portman, mais aussi, par rapport à sa grande richesse.
Actuellement, pour être sincère avec vous Portman est une ville de plus en plus mise de côté et délaissée. Il n’y a pas grand chose d’intéressant à faire à Portman. Si vous souhaitez visiter Murcia, ce n’est pas l’endroit que je vous encourage à aller voir. Splendeur et décadences de la région de Murcia.
Les tours des rumeurs
J’imagine une sorte de grandes tours, type Babel par Brueghel, avec des commères à toutes les fenêtres, qui déclament à tout vas les derniers ragots du village. La torre de las cotillas, soit la tour des rumeurs, était un nom préméditant l’émission « Salvame » (en bref, un programme TV sans intérêt où chacun lave son linge sale en public, et qui fait un carton en Espagne).
Cependant, on ne parlerait pas de tours des rumeurs, mais de la tour de gens aisés portant un bien étrange costume. En effet, tout porte à croire que le nom de « Cotillas » est apparu lorsque les Arabes ont occupé les terres où vivaient les Goths et les ont appelés « Les mailles des goths », en raison des vêtements qu’ils portaient pour se battre. Une histoire de tour, avec des gens en armure, tout simplement. C’est tout de suite moins drôle.
Ne-dors-pas – Ne t’endors pas
Nonduermas. Ce pourrait être le nom, d’un film d’horreur. C’est avant tout, un avertissement, non pas aux conducteurs qui s’ennuient à s’arrêter au nombre incroyable de feu rouges (Fabienne, si tu lis cet article, c’est le fameux jour où nous nous sommes égarées…) mais pour les soldat. En effet, pendant la reconquête, les officiers chrétiens avertissaient leurs soldats de ne pas s’endormir pendant leur ronde. Les mots prononcés étaient « non duermas« , ce qui serait à l’origine du nom donné à cet endroit. Cependant, il existe d’autres hypothèses.
Parce que bien entendu, en plus de l’humour, faire des hypothèses est un loisir favoris des Murcianos. Donc, une autre légende raconte que les habitants, qui font aujourd’hui partie de la municipalité de Murcie, utilisaient cette phrase pour avertir du danger de passer sur le « Camino Hondo ». En quelque sorte, ne t’endors pas si tu passes par là car tu risques de ne pas te réveiller ensuite. Quelle est la bonne légende ? Le fait est qu’il y a vraiment une ville qui s’appelle Nonduermas.
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