Celle que l’on appelait simplement Marga, naquit le 3 mars 1908 à Madrid dans une famille aisée. Bien que Margarita Gil Roesset ne soit pas mondialement connue, on la compare souvent à Camille Claudel. Toutes deux, femmes d’un très grand talent (pas assez reconnu),sculptrice et… Tristement similaire sur un point : L’amour pour un homme, qui s’avère destructeur.
Naissance d’une étoile filante.
Dès les premiers vagissement de Margarita, les médecins sont formels : ce nourrisson chétif ne vivra pas. Et pourtant, 7 ans plus tard, c’est une petite Marga bien vivante que l’on retrouve. Elle signe, sa première oeuvre, soit un conte écrit et illustré par sa petite main, destiné à sa mère. À 12 ans, elle réaliste l’illustration d’un conte « El niño de Oro » écrit par sa soeur Consuelo.
Je pense que vous avez compris : Margarita Gil Roesset est ce que l’on appelle un génie. Sa créativité est vivement encouragée par ses parents, c’est pour cela qu’a seulement 12 ans,ses illustrations sont publiée. Magarita Gil Roesset à le privilège d’être bien née. Sa famille aime l’art, est cultivée, l’emmène au musée, à l’opéra. Marta à la chance de voyager, et surtout, d’avoir des parents qui accepte et encourage sa créativité. Elle la juge digne, d’être une grande artiste. C’est un trait, très important dans l’histoire de sa vie. En effet, à l’époque, les femmes artistes n’étaient pas prises au sérieux. Même actuellement, elles ne bénéficient pas de l’attention méritée. Il suffit, de regarder que les femmes présentent dans les musées, sont les muses, et non les artistes. Elles sont donc, très minoritaires dans les musées
C’est donc dans un monde où l’homme domine, que Margarita Gil Roesset s’impose sculptrice à 15 ans.
Margarita Gil Roesset, promue à un grand avenir
Comme ses affinités se dirigent vers la sculpture, la jeune artiste est envoyée dans l’atelier de Victorio Machoet. Ce dernier, subjugué par le talent et la détermination de Marga, explique qu’elle n’a rien à apprendre de lui, et qu’il ne lui faut surtout pas un maitre, car cela pourrait entacher sa créativité.
Marta était promise à une grande carrière, et elle avait tout pour.
En plus d’être une force de la nature, et d’avoir un immense talent, Margarita Gil Roesset parlait 4 langues, elle était distinguée, attirante et très belle. Elle semblait avoir été confectionnée pour le succès. L’une de ses failles, est aussi sa force : sa sensibilité à fleur de peau. Sur cela se greffe le fait qu’elle soit très pieuse… Et cela plus tard, lui jouera des tours…
Une jeune fille (presque) comme les autres…
Mis à part son talent ,Margarita Gil Roesset était, comme toute les jeunes femmes de son âge et de sa classe sociale, joyeuse, elle aimait s’amuser, se déguiser, profiter de la vie. La jeune femme partageait sa vie entre création, voyage et festivité jusqu’au jour où elle croise le chemin du fameux écrivain Juan Ramón Jiménez. Marga à 22 ans. Elle vient de signer une de ses pièces maitresse intitulée Adam et Eve, qu’elle présente à l Exposition nationale des beaux-arts d’Espagne
Juan Ramón Jiménez lui, à 51 ans, il est l’écrivain à la mode. Qu’on se le dise, il n’est absolument pas attirant physiquement. Il n’a rien dans sa physionomie qui pourrait attirer une aussi charmante jeune femme que Margarita Gil Roesset. Or, il contrebalance sa disgrâce au travers de son intelligence. Et c’est cette intelligence, qui captive l’artiste.
La rencontre avec Juan Ramón Jiménez
Ils se rencontrent, à l’Opera, à un récital. Marga est aussitôt fascinée par Juan Ramón Jiménez. Malheureusement pour elle. Car bien que Juan Ramón Jiménez soit marié à l’écrivaine Zenobia Camprubi, et qu’il en soit amoureux, il est connu pour être un grand séducteur. C’est un homme qui a su tirer avantage de se succès et de son talent. Sa réputation de Don Juan n’est pas à refaire, un de ses loisirs favoris est de batifoler avec les dames. Dans la foule, Juan Ramón Jiménez à remarqué Marga.
Elle est sa prochaine cible. Ils font connaissance, Margarita Gil Roesset admire beaucoup Zenobia Camprubi qui est présente. Elle réalisera d’elle, une sculpture. Pendant deux ans, Marga sera le jouet de Juan Ramón Jiménez. Alors que celle-ci le visite, toujours avec un petit cadeau et lui envoi des poèmes d’amour, Juan Ramón Jiménez la considère de façon distraite. C’était pour lui, une personne parmi tant d’autre qui lui permettait de flatter son égo, déjà pas mal démesuré.
La folie de la création, la peur de Dieu.
La joie de vivre de Margarita Gil Roesset s’éteint. Désabusée, elle compense sa peine dans la création et en se plongeant dans la religion. Durant une interview, elle répond, comme par prémonition à la question « pensez vous vous marier ? » par « Je ne pense pas. Je ne crois pas à l’amour simultané de deux cœurs. Moi, par exemple, je peux tomber amoureuse d’un homme, simplement parce que je l’aime, mais j’ai du mal à ce qu’il tombe amoureux de moi en même temps, complétant ainsi l’amour. Il me semble qu’il y a toujours un sacrifice »
Marga s’use dans la sculpture. Elle termine les mains en sang. L’artiste se blesse. Elle tombe, se relève, reprend ses outils. Marga se déchire au travers de ses écrits et ses dessins. Elle est partagée, entre cette passion créatrice qu’elle ne peux contenir et son amour, qu’elle comprend impossible. Elle se torture en se sentant pécheresse, Dieu ne permet pas qu’un homme marié entretienne des relations avec une autre femme. S’offrir à Jimenez serait un très grand péché. Autant la force de Margarita Gil Roesset se trouvait dans cette liberté d’être au dessus de l’opinion public, autant sa faiblesse demeurait dans la crainte du jugement divin.
elle parlait plusieurs langue, était très intelligente, charismatique et belle.
Tout doit disparaître
Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1932, elle rédige des lettres pour sa famille, une pour Zenobia Camprubi et son journal intime est destiné à Jimenez. Elle détruit une majeure partie de son travail, sculptures, photographies poème, dessin. Elle veut, disparaître. Ne rien laisser d’elle.
Dans la journée du 23 juillet 1932, désespérée, elle se suicide, d’un tir de revolver. Elle avait seulement 24 ans.
Son suicide provoque un énorme scandale dans Madrid. La famille Gil Roesset est dévastée par la mort de leur chère Marga. L’opinion public penche en faveur d’une pauvre femme, dont on a joué avec le coeur. L’enterrement est touchant, l’artiste, et son histoire, son suicide, son avenir qui s’annonçait glorieux et sa mésaventure, touche en plein coeur les madrilènes.
Jimenez, pris par le remord et surtout par la peur, lui dresse un portrait posthume dans son livre Espagnols de trois mondes. Zenobia Camprubí dédie de ses textes à la défunte (présents dans le livre « Marga »). Zenobia Camprubí dédie de ses textes à la défunte (présents dans le livre « Marga »)
Le journal qu’elle avait laissé à Juan Ramón Jiménez a été publié en 2015
À propos de l’art de Margarita Gil Roesset
Je trouve Margarita Gil Roesset étonnante, pleine de ressources. Son évolution artistique est surprenante, elle passe du papier et de l’encre de chine à la sculpture, avec aisance. Son style complètement est avant gardiste. Ses facilités lui ont permis de dominer le moulage en plâtre et le bronze. En outre, elle sculptera le bois, le granit, la pierre. Lorsque l’on se penche sur ses dessins, ont ressent directement l’Art Nouveau et l’influence de la Sécession Autrichienne. Il y a un petit côté « sombre » dans cette réalisation, renforcé par la présence du Symbolisme.
On dit, que Saint-Exupery se serait inspiré du travail de Margarita Gil Roesset. La ressemblance entre certains dessins, est frappante….
Quoi qu’il en soit, concluons cet article avec cette phrase de Marga, à propos de son travail :
« J’essaie toujours de travailler sur mes sculptures de l’intérieur vers l’extérieur. C’est-à-dire, j’essaie de sculpter les idées plus que les gens. Mes œuvres, en termes de forme, peuvent ne pas être très classiques, mais, au moins, elles emportent l’effort de vouloir manifester leur intérieur. »
J’espère que cet article vous aura permis de faire une belle découverte. Connaissiez vous Margarita Gil Roesset ?
Merci pour votre lecture
Votre désir est de vivre en Espagne ? Vous vous posez plein de questions ? Nous vous invitons à rejoindre notre communauté francophone sur Facebook ! En effet, vous y rencontrerez une multitude d’informations et des personnes enchantées de vous aider !
Au travers de notre page Retraite en Espagne, nous vous conseillons, pour acheter une villa en Espagne, comme pour votre expatriation…Nous faisons de votre rêve quelque chose de concret !
Découvrez notre catalogue de propriétés en cliquant ici
Nous avons une vision novatrice de l’agence immobilière : nous aspirons être des ambassadeurs de l’Histoire et de la Culture espagnole auprès de vous, amis francophones. C’est pour cela que nous adorons mettre en avant l’Histoire d’Espagne, son patrimoine, ses trésors. L’immobilier est notre travail. Le tourisme et le folklore espagnol, une de nos passions.
Et si c’était dans la région d’Alicante / Murcie ou Almeria, que votre avenir se dessinait ?
Vous aimeriez acheter une maison en Espagne, contactez nous !
info@retraiteenespagne.com
Pour plus de patrimoine et de découvertes, par ici ! Abonnez vous à notre canal youtube pour ne manquer aucune de nos nouveautés !
Pensez bien sûr à nous soutenir, en nous suivant sur les réseaux sociaux ! Nous publions quotidiennement de belles images de notre chère Espagne !
Hasta la proxima !
Aleksey Vidal, de Retraite en Espagne.
Merci pour ce superbe article qui a éveillé ma curiosité concernant Margarita Gil Roesset, cela m’a permis de la découvrir. Les deux artistes que sont Margarita Gil Roesset et Camille Claudel auraient pu se rencontrer tant leur art de la sculpture était à la fois réaliste et expressionniste… Malheureusement, le destin de Margarita Gil Roesset s’est terminé tragiquement…