Dans cette seconde partie concernant les coulisses du carnaval en Espagne, le styliste et créateur Juan-José Martinez nous emmènes à la rencontre de Pedro Mulero. Un créateur, qui est entre autre, designer, styliste, accessoiriste, chapelier… L’artiste nous accueille dans son atelier, à Totana où il est en train de terminer des coiffes pour le carnaval.
Si vous avez manqué la première partie des coulisses du carnaval en Espagne, par ici !
Un travail d’orfèvre.
Pedro vit de son art, et de sa passion. Il confectionne de nombreuses coiffes et accessoires, pour les carnavals de la région de Murcia, mais aussi de la région d’Alicante jusqu’a Tarragona. Ses pièces ? Soit il les réalises de A à Z, lui même, en les dessinant, soit grâce à un dessin ou une photo, apporté par ses clients. Le carnaval en Espagne, c’est un peu lui…
Tout est fait main. C’est un travail d’artisan, d’orfèvre même. Lorsque Pedro crée en série, toutes les coiffes doivent être exactement les même, au centimètre prés. Il en va de même, pour les accessoires.
Le créateur ne peux nous dire exactement combien de temps lui prend de réaliser une coiffe. Il les fabrique en série, plus simple et plus rapide. S’il s’agit d’une seule coiffe, en exemplaire unique, une matinée lui est suffisante !
« J’ai déjà des idées pour le carnaval de l’année prochaine ! »
Pedro Mulero
Une inspiration facile.
Pedro nous explique qu’il puise l’inspiration dans les matériaux. La nature, l’inspire, et il utilise parfois des matériaux naturel dans ses créations. Ses costumes, coiffes et masques, sont aussi nouvelle technologie : Lumières intégrés, faux yeux lumineux… De jour, comme de nuit, il convertit chaque peña (équipe du carnaval) en être de lumière. Ses voyages, sont pour lui, des moteurs de créativité. On remarque une forte présence de l’Amérique du Sud, l’Inde, l’Afrique. Quelque chose aussi du Crazy Horse et des livres de Science-Fiction… Du créateur de mode Alexander McQueen. Pedro fait partit de ces gens qui ont de l’imagination et ce, en un claquement de doigt !
Mais que l’on ne se leurre pas, créer pour le Carnaval, c’est aussi être face à des challenges et des responsabilités.
Que ce soit lui qui dessine un costume, ou qu’on lui apporte déjà un croquis ou une image, Pedro doit relever un sacré challenge : celui de ne pas dépasser le budget du client.
Il doit parfois reproduire des costumes de cabaret ou haute couture, avec des matériaux moins coûteux. L’aspect de copie ne lui plait pas du tout, mais c’est une partie de son travail. Il préfère créer.
« Plusieurs milliers d’euros circulent sous formes de coiffes et de costumes » dans le studio de Pedro Mulero. Quand on sait qu’une seule grande plume coûte minimum 12 euros, je vous laisse effectuer les calculs…
Détourner les objets du quotidien.
Pedro Mulero et Juan José Martinez ont habillé mes cousines et cousins pour le carnaval. Je me souviendrai toujours d’une coiffe où apparaissait, un entonnoir métalique… L’objet avait été parfaitement détourné et on en oubliait sa véritable fonction. Pedro est un observateur, il utilise des pinces à chignons, des fleurs artificielles, peint des assiettes et cuillers en plastique, sculpte le polystyrène…. Beaucoup de fils. Beaucoup de colle et de peintures. Il garde en tête une chose essentielle : les coiffes et costumes, doivent être léger, résistants, et fonctionnels. Plus de 3 heures de danse et de mise à l’épreuve, les attende…
Organisation, organisation, tel est le secret des coulisses du carnaval en Espagne !
Le créateur n’as pas le droit à l’erreur, il a entre ses mains, la confiance et l’argent de ses clients. Il dépend des grossistes, d’autres couturiers, et cela demande une organisation militaire. Il doit gérer en cas d’erreur, ou de retard de la part de ses collaborateurs. « Je coupe le téléphone pour ne pas être dérangé lorsque je travaille« , nous explique Pedro. Il en va de soit, que le stress fait partie de sa vie, mais il est un peu habitué : il a travaillé dans la haute couture.
Il redoute toujours les imprévus, et aussi, de ne pas être à la hauteur. Il se sent vivre pour le carnaval, et durant toute cette période, sa vie personnelle est mise de côté. Comme Juan José Martinez, il travaille souvent de nuit, 7 jours sur 7, dort très peu.
Après l’effort…
Le réconfort de voir ses clients satisfaits. « Certains pleurent de joie lorsqu’ils voient leur costume terminé. Ils sont plein de gratitude ! (…) c’est important pour moi, de rendre les gens heureux ». Pedro Mulero assistera à certaines représentations des carnavals qu’il à coiffé et habillé « au cas où il y ai un problème, et aussi pour enfin profiter ». Une fois la période du carnaval terminé, c’est un grand relâchement « À chaque fois, j’en sors malade. C’est beaucoup d’action, de pression, qui retombent une fois le carnaval terminé. Je me sens comme déprimé ! »
Quoi qu’il en soit, les deux hommes sont d’accord sur la même chose : être créateur pour le carnaval, c’est une passion. On ne peux pas tenir le rythme sans la passion et l’amour pour la création.
Canal Youtube de Pedro Mulero :
Page Facebook de Pedro Mulero : https://www.facebook.com/Pedro-Mulero-tocados-605142169514251/
Une grand merci.
L’équipe de Retraite en Espagne remercie du fond du coeur Pedro et Juan-José pour leur interview et leur gentillesse. Ils nous ont accordé beaucoup de temps à même pas deux semaines du carnaval.
Nous vous remercions aussi pour votre lecture ! Si vous avez aimé le travail de ces artistes, merci de partager avec vos amis cet article !
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