J’ai beaucoup écris sur la Semaine Sainte, tant elle me passionne…Dans cet extrait, je rentre de la Semaine Sainte de Lorca, une fête classée d’intérêt touristique internationale et d’une beauté à couper le souffle. Après avoir vu mon cousin faire danser son cheval, en l’honneur du Paso Azul, je suis retournée en voiture avec ma cousine à Totana, parce que j’ai fait une promesse auprès des gens de ma confrérie: celle de porter le trône de la Vierge des 7 douleurs.
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L’art de s’habiller pour la Semaine Sainte
Je n’arrivais même pas à ouvrir la porte, la petite statue Christ collé à la port semblait me juger dans son revêtement d’un succédané argent. Je me suis précipitée dans ma chambre. Elle était là, ma tunique, posée sur le lit, bien arrangée. Dehors, les tambours battaient et résonnaient avec tant d’intensité dans l’appartement, que je pensais que les murs allaient s’en effondrer. Je n’aurai jamais le temps, ma confrérie avait commencé la procession et j’avais dis, j’avais promis que je viendrai porter la Dolorosa.
Mais la tunique est trop grande, je ne parviens à m’habiller. J’arrange la capirote sur le haut de ma tête, comme je peux je passe mes gants et descend en courant les escaliers, mes trois ceintures à la main, tenant de l’autre ma tunique relevée sur mes jambes nues.
Dans la rue je vois passer deux jeunes hommes, d’une autre confrérie. Depuis le hall, je les interpelle. Ils me regardent, interloqués. Je m’écrie « Venez m’aider à m’habiller ». Je m’avance vers eux à moitié débraillée et ils me regardent en faisant des gros yeux. « Hermanos, que me ayudeis, que soy de la Dolorosa ». (Mes frères, aidez-moi, je suis de la Dolorosa – confrèrie)
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Un des deux garçons se précipite vers moi et m’entraine dans le hall, en me disant que ça ne se fait pas de sortir à moitiée habillée dans la rue. Je rétorque que je suis seule et novice. Je sais pas m’habiller seule.
L’un se place derrière moi, commence à plier autour de ma taille la tunique pendant que l’autre me place une première ceinture, me la fixe. « Que no me lo creo, no m lo creo » (Je n’y crois pas, je n’y crois pas) dit l’un. L’autre répond « Flipando, veo la montaña » soit « J’hallucine, je vois la montagne » (?!) .
Je reste sérieuse, les presse, autoritaire, deuxième ceinture, celle de la confrérie, en tissus et brodée, et puis l’autre tressée. Ils m’habillent, avec soin et respect, comme on habille les statues de procession. Une véritable, cérémonie. Chacun de leurs gestes sont doux, on y trouverait même une certaine délicatesse, comme s’ils n’osaient pas me toucher. Celui derrière moi, arrange mes cheveux, je sens ses mains sous mes oreilles, dégageant mon visage de mes cheveux. L’autre en face me dis « tu as un peu un visage de vierge » Il noue sur ma nuque la capirote.
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Ils me regardent tout les deux, révisant si tout est bien. Ils me disent que je peux aller faire la procession, mais qu’elle est à l’autre bout de la ville. Je dis merci, releve ma tunique jusqu’en dessous du genou; ils deviennent tout rouge, j’ai du mal à y croire. Avec tout ce qu’on voit maintenant. Ils vont me faire une crise d’apoplexie pour une cheville. Je sourie. Je dis merci mes frères, ont se retrouve plus tard, pour la bière.
Je m’élance en courant dans la rue bondée, ma chère calle del Pilar de Totana. J’entend un des deux garçons me crier « À notre petite Sainte de Totana ». (…)
Mon coeur va éclater
Je remonte la procession à contre-courrant, traversant petites rues, pseudos raccourcis pour éviter la foule. Soudaine, en face de moi, elle était là, éclairée de toutes les lumières, elle dansait, la vierge des 7 douleurs. Je prenais une grande respiration, voyant mes frères esquisser un grand sourire. J’ai attendu que le trône soit immobilisé pour m’approcher. Javier fait les yeux ronds :
-Mais tu viens de Lorca ? Tu n’es pas resté faire la fête ?
–J’avais promis que je serai là lorsque la procession commencerait, que je viendrai porter. Je suis là, vamonos !
Et personne n’y croyais. J’étais déjà sous le trône, le coeur éclaté.
Laisser l’une des plus belles semaine sainte d’Espagne pour une petite semaine sainte inconnue
Je porte sur mon épaule la vierge des 7 douleurs. Mon coeur est martelé par les tambours. Nous ne sommes pas assez pour porter ce soir, mais nous aurons la foi. Ce sera, plusieurs heures, de procession, où je serai dans une sorte de transe, c’est à dire, que je ne sentirai plus rien, enrôlée dans une cadence, segmentée, entre la gratitude d’être la bienvenue, entre une incommensurable envie de pleurer, entre la fierté de représenté la famille. La famille, Aleksey, enfin tu as une famille ici, une famille qui t’attendait depuis deux décennies !
Faire la semaine sainte, pour l’honneur de la famille, pour la fierté d’appartenir à une culture
Comme vous m’avez manqué, comment ai-je pu respirer pleinement sans plus vous connaître ? J’ai l’impression que ces trompettes me cisaillent tout le corps. On dirait des cris de femmes désespérées, ceux qui sont ponctué par un incontrolable chagrin. J’ai l’impression d’avoir les tambours à la place du coeur. C’est tant d’émotion, c’est tant de joie c’est tant de ferveur et de je ne sais quoi. Ça se condense ça va trop vite. Je pleure. (…)
-Ta cousine est là !
Lola n’en revient pas, elle semble agréablement surprise. Elle me demande comment j’ai fait pour autant bien m’habiller, je répond que ce sont deux jeunes hommes qui m’ont vêtu. Sourcil haussé « comment ça mais qui sont ces garçons » je dis la vérité, soit « deux inconnus dans la rue« . Apparement ce n’est pas trop décent, mais les maladresses sont en partie ma signature. Elle ajoute, qu’ils devaient être contents d’habiller une fille. (…)
« La petite Sainte de Totana »
Cette année, nous n’aurons plus défiler, plâce à d’autres confréries et trônes.Des consoeurs quittait les fleurs du trône de la sainte. Elles étaient censée aller à la poubelle, nous étions donc autorisés, à les prendre. C’est alors que j’ai proposé aux jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient avec moi, de prendre chacun plusieurs roses et de les donner à des personnes dans la rue, des personnes, que nous trouverions belles. L’idée à surpris, puis ils ont dit, que nous pourrions, essayer.
Nous sortions de la chapelle, et nous marchions en groupe vers le centre ville, pour faire la fête. Je vis, un bel homme arriver en face de moi, je lui ai tendu la rose, en lui disant, que c’était simplement, pour le remercier d’exister. Il resta stupéfait, la pris, et me remercia.
Les garçons hallucinaient haut en couleur. Une fois au Platea, véritable mine de beaux hidalgos en tout genre, je m’en donnais à coeur joie. Hommes, femmes, je remerciais l’existence de chacun ici en leur offrant une rose. Les garçons, en firent de même, du jamais vu à Totana.
Un confrère, me glisse à l’oreille, qu’a la prochaine Semaine Sainte, je ne porterai pas le trône, mais je serai dessus. Parce que je suis, la petite Sainte de Totana.
Alors, je n’ai rien dit. J’ai tout simplement sourie. (…)
Mon abuela était la plus fière, elle m’avait vue à la télé, pendant les processions. Aucun de ses fils n’avait voulu faire la Semaine Sainte et moi je la faisais, je portais la vierge qu’elle aimait tant. Il ne s’agissait pas d’une promesse, mais bel et bien de deux. « On dirait une petite vierge, dans ta tenue de Nazaréen » a dit la abuela. Et le soleil irisait ma tunique noire de bleu. J’avais mal aux épaules, aux pieds et aux jambes, la tête qui tournait, le coeur à mille, mais j’avais tenu ma promesse.
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Merci de nous faire participer à la semaine sainte par tes photos et ce reportage. Je peux comprendre que tu aies eu ton coeur qui soit prêt à exploser, cela doit être près émouvant de participer à la procession surtout pour toi qui venait depuis peu de vivre en Espagne et je comprends très bien la fierté que pouvait avoir ton abuela. J’espère pouvoir voir une procession de la semaine sainte l’année prochaine. Encore merci pour ce reportage.