Et si, je vous racontais ma vie en Espagne ? Avant de m’expatrier définitivement, ou du moins, retourner à mes racines, j’ai beaucoup explorer la région de Murcie. Qu’il s’agisse à pied, comme en bus, train, et autostop, j’ai décidé de tenir un journal, à titre personnel.
Aujourd’hui, je partage avec vous, la suite de mon extrait de journal (vous pouvez en consulter la première partie en cliquant ici) certains de ses extraits qui, j’espère, vous donnerons envie de découvrir la belle région de Murcie et la Costa Calida. Peut être même, que cela vous donnera l’envie de vivre en Espagne, de passer votre Retraite en Espagne ?
La belle Aledo
La belle Aledo se tient encore là, toujours imprenable, et monter son flanc s’avère être une bonne suée. Aledo, est l’une des dernière villes qui connu la Reconquête. Son emplacement stratégique l’avait rendue, imprenable. Les Maures, refusaient de se rendre, et souhaitaient garder ce bastion qui avait en partie, contribuer à l’expansion de l’empire d’Al Andalus. Symboliquement, perdre Aledo devait être pour eux, non pas perdre une bataille, mais perdre la guerre.
Notes historiques sur Aledo
Une fois conquise en 1088 par les troupes du chevalier Garcia Jiménez, la ville d’Aledo est devenue le centre des forces chrétiennes dans la péninsule sud-est. De ces splendeurs reste le donjon, un pilier où l’on accrochait les gens pour les torturer, l’église, autrefois mosquée, quelques murs de l’ancien château.
Les premières archives d’Aledo datent de 896 après J-C, où le village a été qualifié de « Hisn » (forteresse en arabe) et abritait les garnisons musulmanes et la cour du prince de Cordoue, Tudmir. Pourtant, les traces de la vie dans la ville d’Aledo remontent à la préhistoire. Autrefois, à l’époque romaine, Aledo comptait déjà une forteresse dont il reste peu de trace.
Une des pierres à l’intérieur du donjon (qui bloquait une ancienne porte latérale) à été rapporté de l’Alhambra.
Le village en lui même à une structure arabe, petites rues pour éviter que la chaleur, bien que la ville était musulmane, il y avait également un quartier juif.
Pendant la Reconquête
Pendant la Reconquête, tout le monde à été forcé de se convertir, or, les musulmans n’ont pas été exécuté, il y a même eu une sorte de « laxisme » au niveau du culte. Bien que convertit au christianisme, ils continuaient de pratiquer leur culte. Les chevalier de l’ordre de Santiago qui s’occupaient de surveiller et maintenir l’ordre dans Aledo, ne les punissaient pas.
Pour les marranes, j’ignore par contre.
À un moment, on a voulu envoyer des chrétiens espagnols à Aledo mais ils refusaient d’être mélangés avec des maures convertit. Plus tard, comme l’activité militaire avait cessé, et peut être pour éviter toute sorte de problèmes et faciliter l’intégration, on a envoyé les maures d’Aledo à Totana. Là, avec la communauté juive, ils se sont improvisés potiers (ils pratiquaient la poterie déjà à Aledo). Depuis, Totana et Aledo, sont connues et reconnues pour la qualité de leur savoir faire potier.
La noche en Vela d’Aledo
Chaque année, on célèbre une fête qui a des allures véritablement païenne, la Noche en Vela. C’est une sorte d’hommage à un Roméo arabe musulman et une Juliette chrétienne, qui était d’ailleurs, la nièce du chevalier Garcia Jimenez. L’ambiance y est vraiment très spéciale, on est entre quelque chose de profondément religieux, teinté de nuances mystiques.
Fin des Notes historiques
C’est peut être pour cela, qu’Aledo inspire ce sentiment de souveraineté lorsque l’on se trouve au pied du donjon. Elle vous donne, cette sensation de dominer les terres de Murcie. Elle fait se sentir, n’importe quelle personne, un peu seigneur. Ce doit être, des réminiscences du passé, une sorte de mémoire collective, qui vient comme des petites lucioles, se poser sur notre peau chauffée et transpirante.
À cette heure-ci, il n’y a personne dans les rues d’Aledo. Il fait trop chaud. Quelques anciens ouvrent leur rideaux et jettent un petit coup d’oeil furtif. Leur regard est désapprobateur. Ils doivent nous prendre pour des fous. Je ricanne, « C’est donc vrai que tout le monde épie derrière les rideaux et les volets ? » ai-je demandé à Hector. « Oui, on doit avoir ça dans le sang. Parole d’un Murciano », a-t’il répondu en s’asseyant sur un des bancs. Ses yeux verts plissé par le soleil. On dirait qu’il a les palmettes encore plus hautes que d’habitude. Je m’approche de lui, et je constate qu’il a des constellations de taches de rousseurs qui ont fleurie sur ses joues et son nez.
Ah, le soleil, qui désormais, ne pardonne plus, et ne me pardonnera pas d’être venue sans me mettre suffisamment de crème solaire. Je sens le coup de soleil venir.
Le faucon crécerelle, imperturbable, se laisse planer.
Le faucon crécerelle, imperturbable, se laisse planer. De l’observatoire, au loin, je vois une voiture qui roule tranquillement. Un vent frais apaise la cuisante chaleur. L’ancien de la huerta avait raison. Faut-il être fou pour randonner en été ? C’est pourtant moi qui ai demandé à venir à Aledo. Parfois, cela m’arrive, j’ai envie d’aller à Aledo. Alors je fais la route seule, à pied, je m’arrête au sanctuaire de Santa Eulalia pour dire une prière, ou juste la regarder dans sa si belle robe. Parfois je retourne à Totana à pied, ou bien en bus, voir, en autostop. Je me sens bien à Aledo, donc j’aime y aller, il n’y a pas plus de justifications, à donner.
Je regarde la porte des traditions, on dirait vraiment une sorte de porte spatio-temporelle. Surtout pendant la Noche en Vela lorsqu’il y a des projections de lumières dessus. Je repense à cette noble dame chrétienne (pour qui on célèbre la Noche en Vela) , venue habiter après la Reconquête et à son amour impossible pour un soldat arabe. On déplaça la dame jusqu’a Totana, où elle se suicida. Le soldat, on n’en sais trop rien. J’ai fais le chemin inverse de cette pauvre dame à l’amour contrarié, ramenant j’espère, un peu d’elle. Du moins, se souvenir, c’est un peu garder les gens en vie.
Se souvenir, c’est un peu garder les gens en vie.
-À quoi penses-tu, Aleksey ?
Hector s’est approché de moi, me tendant mon sandwich
-À la mémoire, on ne parle pas assez de Murcia, de ses histoires, tu sais lorsque les choses ne se transmettent pas, elle se perdent. Les objets, les bâtiments, deviennent obsolètes. C’est l’Histoire, qui meurt.
-Je suis né ici, et tu connais mieux l’histoire de ma terre que moi même.
Il sourit naïvement, m’appuie sur le nez avec son index et ajoute « allez, mange, enfin !«
-Toi tu marches, sans stop, tu ne prend pas le temps de t’arrêter, tu files vers le futur. Moi, je sais m’immobiliser, et je retourne dans le passé. Si l’histoire n’est pas transmise, si tout devient obsolète, alors moi même, je deviens obsolète.
Hector hausse des épaules, il dévore son sandwich. Je pense qu’il en a rien à cirer de mon obsolescence programmée. Je décide de m’obstiner.
-La mémoire, est importante pour moi. On m’a toujours, caché l’histoire de ma vie, d’où je viens, l’histoire de ma famille est elle même perdue dans le vrai comme dans le conte. Tu vois, de ma génération, je suis le dernier bastion qui résiste à l’oubli, comme le donjon, là. Mes cellules, sont ces pierres, et chacune, est une histoire.
Mes cellules, sont ces pierres, et chacune, est une histoire.
Hector hausse des épaules une fois de plus . « Tu es tellement française et poétique, le patrimoine et les vieilleries, c’est comme le camembert, bien français » déclare t’il. Je soupire. Il n’y a rien à faire. Je pense que la pierre serait plus sensible à mon propos qu’Hector lui même. Il commence à me parler de je ne sais trop quoi, que les voyages dans le temps c’est possible c’est juste qu’on ne sait pas faire, le vortex, Einstein, et tant de théories scientifique qui échappe à mon esprit absolument pas mathématique. Il vrille sur l’armée et toutes ses histoires d’ingénieur, certainement une lointaine déformation professionnelle.
Tout prend une teinte ironique, et tout est à sa place. Lui, c’est la guerre, le Dieu Mars, l’action Aledo la belliqueuse. Et moi, je suis la mémoire et l’histoire, je suis le passif et le contemplatif. Aledo l’éternelle.
J’avais besoin de te voir, Aledo.
J’avais besoin de te voir, Aledo. J’avais besoin de croiser la sève de ta pinède, te conquérir sous mes pas, j’avais besoin d’être souveraine aujourd’hui, de te vivre, de te traverser, pour t’écrire. À présent, nous devons descendre jusque Totana. Je sens que ma peau me brûle. Hector vient de sauter par dessus une barrière, on dirait plus un G.I JO que mon guide touristique.
Le vent souffle sur Aledo, est c’est un privilège qu’il y en ai un peu aujourd’hui. Entre les pierres, gaufré par l’altitude, il ressemble au chant nostalgique et diffus, d’une femme, qui se lamente.
2017 – Journal. Tout droits réservés Aleksey Vidal
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Aleksey Vidal, de Retraite en Espagne.
A travers ton journal, on comprends mieux ta passion pour l’Espagne. Tu en as du faire des kilomètres. Aledo, à retenir. Merci de nous faire profiter de tes souvenirs et de tes découvertes.
Je comprend votre amour pour cette région….la première fois que j’y suis allée…j’ai eu un véritable coup de foudre …mon père descenns des gitans …..peut-être que mes racines m’appellent…bravo vos récits sont humain et magnifiques…..je vous envoie un message privé….important pour moi. Merci pour votre réponse.