Je reçois souvent des mails, de personnes souhaitant acheter une maison en Espagne, mais dans un lieux dit « Authentique« . Normalement, elles entendent par le terme authenticité, un endroit où l’on vit avec les natifs, un endroit qui a gardé, son identité, quelque chose de « sauvage » qui échappe aux constructions massive.
Je vais prendre en exemple, la région de Murcie (Costa Calida), où je vie à l’année, et vous présenter plusieurs extraits de mon journal, concernant un petit village de la commune de Lorca. Parce que la région de Murcia, a su conserver son identité et ses coutumes, tout en sachant bien recevoir et accueillir, l’expatrié.
Observer ?
J’aime observer les gens. Ce n’est pas du voyeurisme, encore moins de l’ennui, je m’intéresse aux autres. Je les trouve inspirants, c’est un peu comme si chacun avait quelque chose à dire. Je vois ce monde comme un grand théâtre ouvert, où certains auront un monologue, d’autres quelques tirades, où certains sont le silence, mais sont présents sur la scène. Où d’autres, ne sont que des figurants, et oublieront de tirer leur révérence, à la fin de la pièce.Toutefois, je ne sais pas quel est mon rôle dans cette représentation, il me semble être actrice, parfois metteur en scène, costumière, maquilleuse,parfois je suis un élément du décor et puis j’avance au devant de la scène, pensant à lever un peu le menton pour que la lumière ne me fasse pas d’ombre sur le visage. C’est le moment de prendre part à la représentation, et s’il s’agit d’un drame, mon objectif sera de la tourner en comédie. Toujours.
Mais aujourd’hui, je ne participerais pas à la représentation, aujourd’hui, je prend des notes. Il n’est pas rare que j’en prenne, d’ailleurs, c’est comme si, j’étais de passage sur cette terre et que je souhaitais faire un compte rendu, à on ne sait trop qui. Je pense que ce sens de l’observation me vient de l’enfance, et puis du côté méditerranéen, alors oui, j’embrasse ce côté contemplatif pas tout le temps compris, mais qu’importe de ce qu’en pense les autres, je crois que quelque part, cela me rend heureuse. J’espère que ce sens de l’observation, vous permettra au mieux, de vous présenter ma Murcia. J’insiste cependant sur un point : il s’agit tout simplement, de mon témoignage, mon vécu. Ce n’est pas la vérité, mais une vérité parmi tant d’autres. J’espère que mon expérience vous donnera l’envie, d’en découvrir plus.
« El Pueblo » – Mars 2021
(…) Pendant ce temps là, la Lina, qui accumule plus de 70 balais dans le placard de sa vie, se courbe encore dans les champs, jusqu’à ce que les reliefs de la campagne prennent cette tonalité, celle de l’Angelus de Millet. La Luisa prie pour tout les enfants du villages. Considérée comme l’Ascenseur qui vient d’ici bas et s’élevant jusqu’à Dieu, on vient la voir pour lui demander, d’obtenir la grâce pour le Joselito, la petite Carmen. Lorsqu’elle n’est recluse dans sa maison, à genoux, lorsqu’elle ne fait pas les ménages, la Luisia enfourche sa moto, dans ses robes noires du deuil, tablier de cuisine par dessus, pour aller dans les champs.
La petite dame du loto, la Maria, est un spectacle à elle toute seule. Pour moi, elle est la Madone en ces lieux, avec ses yeux tristes et ronds comme ceux de Giuletta Massina, elle est un véritable personnage sortie d’un film de Fellini. La Maria, est mon personnage favoris. Elle s’habille très court, très serré, elle déborde de chair, une générosité, comme une crème glacée s’échappant de de son cornet. Les cheveux blonds très courts, frisés et figés par le gel, elle sort de sa camionnette, ses tickets de loto à la main, vous tendant une chance d’accéder à la fortune. À vous de la saisir, ou de la laisser s’échapper.
La voix de Rossy porte dans le village
La voix de Rossy porte dans le village, clairon et rappel à l’ordre. Cette petite femme baraquée soulève sans état d’âmes les caisses de bières et sacs de ciment. « En avoir, ou pas » la Rossy, elle, les as, et puis bien grosses parce qu’elle mène avec succès, sa barque : Son restaurant. Elle mêne à la baguette un petit monsieur chauve et rond, dont la voix semble être un cri constant d’orfraie. On l’entend brailler à des kilomètres à la ronde. Sous l’obéissance de la Rossy, un grand serveur taciturne, toujours avec son petit calepin, qui ne laisse rien paraître de sa sympathie et de sa gentillesse aux nouveaux venus. Je pense, qu’il est simplement timide. Je le décoince, en lui faisant des blagues. À la fin du repas, il apporte toujours quelques chupitos, cadeaux de la maison.
Dehors, ça klaxonne. Annic me dit que c’est le pain. On sort toute les deux pour le regarder passer. En fait, il y a un boulanger qui vient quotidiennement avec son camion pour proposer ses produits. D’autres jours, c’est le maraîcher, le poissonnier, le quincailler. Les derniers commerces ambulants de ce genre, j’en ai le souvenir d’il y a 20 ans, j’étais encore gamine. Avec le temps, la construction de nouvelles routes, les grandes surfaces, ces camions que je voyais pendant ma petite enfance, plein de trésors, ont progressivement disparu. Or, les voici encore et toujours présent, irréductibles marchands apportant le nécessaires aux petits villages.
Tant de personnages
Je suis invitée, à prendre le café à la banque. Le directeur, est l’un de mes amis. Nous y allons avec Annic, en advertissant Claude, que nous risquons d’être séquestrées pour au moins une heure si ce n’est pas deux. En effet, nous y restons toujours un moment pour discuter de beaucoup de choses. Le grand accueil. Les deux employés soulagés d’avoir un peu la paix, font de grand sourires, et des plaisanteries. Ils adorent constater ce répondant que nous avons avec Antoine. Toujours des joutes verbales, Antoine, directeur implacablement sérieux, devient ce grand enfant, chenapan, mais toujours de bon coeur. Le petit oiseau chante dans sa cage minuscule. Antoine le prend tout les jours au travail « parce qu’ici c’est une banque rurale. »
Ce qui m’indigne, bien entendu. Les employés de la banque, me supplie à chaque fois d’embarquer l’animal, mais Antoine s’y refuse, même s’il serait content de me l’offrir, en cadeau d’amitié. « Au moins, tu penserai à moi tout les jours » et il éclate de rire en faisant un pas de paso doble. « Mais Antoine, donne moi l’oiseau, j’ai une très grande cage à la maison, il serait plus heureux » et je bat des cils, et Annic rigole, et Antoine fait non de la tête. Il sait juste, que s’il fait cela, je serai capable d’ouvrir la cage à l’oiseau. Et bien sûr, que je laisserai l’oiseau sauvage s’en aller, en gardant l’espoir qu’il vienne, comme les serins, les canaris et les chardonnerets, vivre dans le pin. En espérant, que ce que l’on croit être complainte, soit le chant annonciateur d’une belle journée, le matin, sur mon solarium, lorsque je prend mon café avant de travailler, en regardant la mer.
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« Le garçon » – mai 2021
Je suis donc assise à la table de ce restaurant et je me suis détachée un moment de la conversation parce que je l’ai vu s’assoir à la barre. Il essuie la sueur sur son front, une beauté brutale ce garçon, avec ses yeux verts comme en amande, un peu renfoncés, sur-lignés de deux sourcils noirs, comme dessinés, tracé parfait. Exégèse d’une grâce champêtre et rurale, il porte à sa bouche une cigarette, s’essuie l’autre main sur le pantalon. Celui-là, il n’a pas peur de travailler cette terre, dont il a pris la couleur brune. Il ne redoute pas de la parcourir, parce qu’il est né ici et parce qu’il mourra certainement ici aussi. Ils sont tous les mêmes, ils se trouvent, une fiancée d’un village voisin, deviennent fiancés, se marient, font des enfants, dans leur nouvelle maison.
Lorsqu’ils arrivent à voyager, vivre ailleurs, ils reviennent au Pueblo, parce qu’ils verront Sidney, Paris et Hong-Kong, ou seulement Madrid, et là-bas ça ne sera jamais comme ici. Cela me fait penser à la phrase de l’amante suisse à propos d’un émigré espagnol qui rentre au pays, dans « Un franco 14 pesetas » : « Au final, ils retournent tous au pays«
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Trois braves gaillards viennent rejoindre le jeune, et c’est des accolades, la joie de se dire que c’est la pause, qu’on va manger qu’on va bien boire. Et ils parlent fort, c’est presque à qui mieux mieux, et le gamin lui aussi, à du coffre. Ses mains ne sont pas encore épaissie par le travail. Les traits ne sont pas encore durcis, il doit avoir 20 ans, mais il sent encore les fleurs de l’adolescence. Les bonhommes me passent à côté, rangent leur grosses voix et me saluent très poliment, me disent de bien profiter du repas. Je remercie. Je suis venue ici parce que la table est toujours bien garnie, délicieuse, mais je suis venue ici pour eux aussi. Je ne sais pas vous, mais je profite toujours plus d’un repas lorsque les convives qui y déjeunent, sont heureux. Il y en a qui paient plus cher pour la vue sur la mer, et bien moi, je paie pour la vue sur la vraie vie.
C’est rural
C’est rural. C’est pas le bling-bling de Marbella, c’est un pueblo de Murcia. Vous savez, je suis d’une famille dont le père émigré espagnol se levait aux aurores pour construire des maisons. Il a construit des beautés dans le Luberon, de ces maisons de vacances aux prix qui vous font rouler des yeux. Il a toujours été droit dans son travail, et humble. Lui, le simple maçon né à Totana, débarqué en France sans savoir parler la langue… Je sais la valeur du travail, je sais l’effort, le sacrifice. Alors, ces agriculteurs qui n’ont pas le verbe adroit qui mais qui font jaillir du sein de la huerta de Murcia, le lait qui nourrit toute l’Europe, je les admire. Et je n’aime pas les gens, qui font les bégueules. Le garçon reste immobile. Il porte à sa bouche, une Estrella de Levante.
Mais ce que j’aime à Murcia, c’est qu’il n’y a pas tant ce snobisme. Le soir, en fin de semaine le ramasseur d’orange parle au bar avec l’avocat. Le soir, en fin de semaine, ils n’ont plus les habits plein de terre, ils sont des caballeros comme les autres, barbes bien coupée s’ils en ont, chemise bien repassée, l’élégance fine et latine, ils sentent tous bons, ils ne sont plus reconnaissables, ce qui trahit leur fonction ce sont les mains, parfois le jargon. Il y a soudainement, cette égalité entre nous tous. C’est cette Espagne que j’aime. Cette Espagne unie, dont les habitants, offre sur les ballades maritimes, un spectacle d’élégance. Cette Espagne unie qui, dans le plus petit de ses villages, voit ses femmes parfumées, les cheveux arrangés, et ses hommes altiers, lorsque c’est jour de fête, lorsque c’est le dimanche.
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Et il doit briller, lui aussi le garçon, dans sa chemise blanche, une fois décrassé, ses cheveux pétrole coiffé et sa peau tannée au frais. Son génie doit sortir la nuit et pour les fiestas. De quoi, perturber le silence des étoiles. Peut être qu’il porte sur sa belle épaule dissimulée, le trône d’une madonne. Car ils sont tous les mêmes. Ils font les durs, mais parfois je les aient vu pleurer devant la sainte image… Comme je les aient vu, lever vers le firmament, notre bière locale, criant : « Y que Viva la Virgen ! » renversant dans le fond de leur gorge cet extrait couleur soleil.
Mais je vous le dis, les espagnols irradient. Et cela, ils ne le doivent ni à la Vierge, ni à la bière. Ils doivent tout simplement avoir dans leur molécules, quelque chose d’assez exceptionnel, qui leur donne une joie de vivre et une propension à la passion.
Merci pour votre lecture !
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Hasta pronto !
Aleksey Vidal de Retraite en Espagne.
En lisant votre biographie et surtout vos commentaires et ceux des « autres »,
Je suis dans l’extase, c’est le bon terme.
Quelle poésie’ quelle prose magnifique.
En fait j’ai hâte de vérifier tout cela de visu.
Des personnes proches des autres et pensant l’autre ?
Je croyais que c’était obsolète.
Non il y a Aleksey.
Du coup, je vous embrasse.